lundi 29 septembre 2008

La femme mafieuse dans les Séries-TV

Les séries-télé, plus que refléter notre société moderne, transposent nos fantasmes sur le rôle de la femme : jusqu’ici on la voulait au foyer, soumise mais indomptable, dans Desperate Housewives (US) et Ma sorcière bien aimée (US), policière ou juge au service de la justice dans Le Juge est une femme (Fr), Présidente des Etats-Unis dans Commander in chef (US) ou encore indépendante et fashionista dans Ally Mc Beal (US) et Sex and the city (US).

À bien les observer, ces types féminins sont porteurs d’un même message : quelle que soit la place sociale qu’elle occupe, la femme apparaît dans le scénario comme l’héroïne qui prend le pouvoir sur les hommes et leur monde. Serait-ce parce que la télévision est regardée en majorité par la gente féminine, et cela au niveau international ? Voici une question qui doit faire poids dans la balance des producteurs.

Mais il semblerait que ce clivage soit désormais dépassé, puisqu’un nouveau genre de fantasme est né. Un genre nourri également par l’imagination masculine: celui de la femme de clan, dangereuse et redo
utée.


Depuis 2005, la série-télé américaine intitulée Weeds (4 saisons) fait un tabac. Son héroïne, Nancy Botwin, a perdu son mari. Elle se retrouve seule avec ses deux garçons à faire face au quotidien dans une banlieue chic et ronflante de L.A. Difficile de renoncer au confort, d’accepter un travail comme le commun des mortels. Nancy va devenir dealer de marijuana pour maintenir le train de vie de la famille auquel elle est accoutumée. La belle Nancy va prendre le monopôle du marché et s’affirmer face aux plus grands trafiquants.


En France aussi l’idée de la femme mafieuse a fait son chemin. Déjà depuis 2006, Mofiosa (2 saisons) est le portrait d’une famille corse mafieuse du nom de Paoli. Quand meurt le parrain, c’est à la surprise de tous que la nièce avocate, Sandra Paoli, est choisie pour être chef de famille. Et son statut de femme ne la rend pas pour autant vulnérable et manipulable. Au contraire, Sandra apprend son nouveau métier avec froideur et professionnalisme. Protéger la famille devient le seul objectif, quelque soit les moyens à employer et le prix à payer.
La femme s’empare des reines du pouvoir obscur. Elle est le nouveau gangster glamour en vogue.


Il est un cliché qui est définitivement révolu. Ni Nancy, ni Sandra ne jouent de la prétendue faiblesse féminine pour amadouer son interlocuteur. Elles peuvent user en revanche de la séduction qui donne à leur personnage un caractère excitant de femme fatale propre aux dominatrices. Pour le reste, la négociation demeure frontale et sans équivoque.
Le type physique et psychologique de la femme dangereuse est maintenant bien défini. Toutes les deux sont élancées, minces, brunes, calmes, froides, n’ayant aucune affinité pour les autres femmes. Leur monde est masculin.


Le modèle matriarcal ne serait-il pas en train de s’imposer aussi à nous dans nos séries-télé préférées ?

Il ne reste plus qu’à attendre de voir si le jury des Emmy Awards récompensera ce nouveau genre de série-TV.

Fée Milady

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Elles sont canons, c'est vrai que pour une fois je peux regarder avec ma copine. On adore autant l'un que l'autre.

Anonyme a dit…

Nancy Botwin est charmante, la série est drôle, j'adore Weeds!

Anonyme a dit…

Les gosses sont formidables et l'oncle très marrant, j'adore aussi

Anonyme a dit…

Nancy a toujours un café ou un coca à emporté à la main...et j'aime bien...