lundi 8 septembre 2008

Napoléon Bonaparte aux Arts Décoratifs de Paris

 

Napoléon 1er est bien connu pour être le maître incontesté des réformes. Pour asseoir son hégémonie, il a bouleversé les codes de l'art décoratif de l'Ancien Régime en faisant créer par Charles Percier et Pierre-François Fontaine des meubles aux lignes épurées mais fortes de leurs symboliques politiques. 
Aigle impérial, or


L'incarnation du pouvoir se matérialise ainsi dans la référence à l'Antiquité avec notamment l'aigle et la feuille de Laurier ; autant d'emblèmes  qui lient la grandeur de César au nouvel Empereur dans une même volonté de gouverner. L'objet devient l'otage du pouvoir afin d'ancrer les valeurs de force et de sérieux. La puissance souveraine se réaffirme à travers le lion et l'éléphant.


Trône, 1805, Bernard Poyet, François-Honoré-Georges-Jacob-Desmalter (ouf!), Augustin-André Picot, bois sculpté et doré recouvert de velour, décoré d'une broderie argent


La récurrence apparaît donc comme la figure stylistique du guerrier. Aussi le bouclier, le casque, le trophée militaire et le sabre constituent-ils l'ossature même de chaque meuble sur lequel repose l'assise confortable de la Victoire. 


Tabouret en forme de sabres croisés, 1813, attribué à Martin-Guillaume Biennais, acajou, bronze doré, cuir


Mais la symbolique du pouvoir ne se cantonne pas aux armes et hauts faits du champ de bataille. L'austérité rébarbative aurait probablement eu raison de cette nouvelle mode dite Napoléon 1er. La subtilité réside dans le mariage des formes académiques et sensuelles.
L'expression de la séduction émane du moindre ornement. L'image antique de la femme s'exprime à travers des allégories de la Victoire, des Saisons ou de la Beauté. L'apparition de la nudité de soi se révèle dans l'intimité quotidienne.  


Aiguière, vers 1804, Henry Auguste


Le cygne, allégorie antique du sentiment amoureux, épouse avec grâce et volupté l'aigle déterminé et conquérant. On voit déjà se dessiner en filigrane le rapport à l'amour entre l'Empereur et les femmes. Le canon de la beauté antique s'impose naturellement.  
Fauteuil gondolé du boudoir de Joséphine Bonaparte à Saint-Cloup, 1803 déssiné par Charles Percier et attribué à Jacob Frères.


Les robes des dames se dégraffent. La transparence éveille les sens. L'heure de la révolution sexuelle a peut-être sonné. On entend souvent parler de décadence par les détracteurs. On pourrait tout aussi bien dire que les fantasmes des soldats prenaient vie sous la forme de charmes oniriques.  A l'heure où l'état de conquête était permanent, il est difficile de taxer de décadente une génération plongée dans l'attente de l'autre, sans cesse en train de le rêver. Au Musée des Arts Décoratifs de Paris, le mobilier napoléonien revit pour témoigner de la symbiose entre le pouvoir et le féminin sacré


Robe sans manche, 1804, mousseline blanche


MUSSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
: NAPOLÉON, SYMBOLE DES POUVOIRS SOUS L'EMPIRE JUSQU'AU 5 OCTOBRE 2008. Dépêchez-vous!
107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Métro Palais Royal
Tél: 01 44 55 57 50
Ouverts du mardi au vendredi de 11h à 18h00
Samedi et dimanche de 10h à 18h 
Nocturne le jeudi jusqu'à 21h 
Entrée plein tarif: 8 euros


Fée Milady

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