




Partout disséminées dans les allées, sur les pelouses et bassins, des œuvres d’art contemporain dont s’émane l’idée du rapport intrinsèque de l’homme à la nature, rappelant notre éphémère condition.
Dans l’allée Delacroix, près des tennis, des arbres à prières tibétains. Des toiles de spi rouges sont enroulées autour des branches et se laissent bercer par le vent. L’artiste, Jean-Marc Sicard, y a inscrit un message : « être dans le vent est une ambition de feuille morte »…
Les neuf statues monumentales en bronze-patiné de Guy Ferrier constituent des lettres, qui placées les unes à côtés des autres, forment le mot TOLERANCE.
Près de la statue classique de Marie de Médicis, le Prophète en bronze du célèbre Louis-Derbré trône magistralement avec ses six mètres de hauteur. Le sculpteur transpose le gigantisme de la statuaire égyptienne qui force l’admiration.
Une exposition vivante propice à la contemplation.
Milady
Jardin du Luxembourg jusqu’au 21 septembre
L’été brûlant a ses grasses moissons
Le riche automne a ses treilles encloses
L’hiver frileux son manteau de glaçons,
Mais le printemps a l’amour et les roses.
Gérard de Nerval
Depuis des siècles, les fleurs véhiculent le langage de nos émotions. Les mots s’excusent, et laissent souvent la place à des bouquets éloquents de sentiments. A chaque fleur son message. La plus célèbre d'entre elles demeure la Rose. Son parfum enivrant et son élégance voluptueuse sont autant d’atouts qui lui valent notre fidélité. Point de légèreté à son égard, on choisit la couleur de sa Rose avec justesse :
Blanche : amour pur. Rien n'entachera mon amour pour toi.
Bleue : mystère, patience. Atteinte de l'impossible!
Jaune : infidélité. Je suis volage.
Lavande : coup de foudre. Je suis tombé amoureux de toi.
Noire : mort. Mon amour pour toi n'existe plus.
Rose : amour véritable. Je t’aime réellement.
Rouge : passion. Mon amour pour toi est ardent.
Un bouquet de douze Roses Rouges : Veux-tu m'épouser ?
Rouge et Blanc : pureté d'un amour passionné (Platonique), ou union. Vivons ensemble.
Milady
Mais qu’est-ce qu’un roman champêtre ? Pourquoi George Sand s'est-elle adonnée à ce genre? On regroupe sous ce nom trois romans courts, de ton familier, qui racontent la vie des paysans et des gens simples. Sand résumait ainsi sa pensée : « L’art n’est pas une étude de la réalité positive, c’est une recherche de la vérité idéale […] Un jour viendra où le laboureur pourra aussi être un artiste, sinon pour exprimer […], du moins pour sentir le beau. » François le Champi, La Mare au diable et La Petite Fadette évoquent donc la vie fleurie mais souvent rude des habitants des campagnes. Ces romans pourraient s'apparenter au conte, ils contiennent peu d'évènements et le dénouement se double toujours d'une morale, moins convenue pourtant que certains pourraient l'imaginer. Les trois récits racontent des histoires d'amour contrariées par des raisons évidentes de différences d'âge ou de condition, mais où l'amour et la bonté triomphent sur la bêtise et les préjugés.
L'intérêt de ces romans réside aussi dans la langue «fleurie» que restitue l'auteur. Elle décrit, sans condescendance, un monde où la langue devient poésie, où le patois n'est plus l'apanage des rustres et des bourrus mais celui des personnes délicates et sensibles. Plus séduisant encore, George Sand n'invente pas, elle romance tout au plus. Sa maison de Nohant (dans le Berry) montre non seulement son amour pour la nature mais aussi sa proximité avec le folklore berrichon et les paysans. Ainsi, le guide de la propriété vous indiquera l'endroit où elle apprenait à lire à ses serviteurs, les chemins autour de la maison qui lui ont inspirés ses romans…
George Sand collecte les chansons champêtres, les expressions en patois, les croyances berrichonnes, s'intéresse aux outils et vêtements des paysans, à leurs instruments de musique et participe ainsi, comme on l'admet pour Zola et le milieu de la mine, à l'émancipation des hommes des champs. Elle se bat, grâce à des romans que l'on qualifie souvent de niais ou de faciles, pour l'égalité sociale et de la justice et étonne par l’actualité de son propos. L'écrivain qui voyait en l'éducation le levier le plus efficace contre la sottise n'a-t-elle d'ailleurs pas écrit des histoires simples pour mieux se faire comprendre d'un public souvent borné et sectaire ? Le serions-nous encore lorsque nous dévalorisons constamment son œuvre et passons à côté de ses idées sous des prétextes de naïveté de style ?
Le Marché aux fleurs est une institution à Paris.
Sur l’Île de la Cité, côté 4e arrondissement, il est coincé entre les monuments du Second Empire, le Tribunal de Commerce à l’ouest, la Préfecture de Police au Sud et l’Hôtel-Dieu à l’est. Au nord, une ouverture maritime, la Seine. Au centre donc, une place fleurie, la place Louis-Lépine, du nom d’un préfet de police célèbre pour avoir inventé en 1902 un concours annuel d’inventeurs amateurs.
Voilà deux siècles que Napoléon a décidé d’aménager en plein centre de la capitale un marché permanent réservé à la botanique, un havre de paix où senteurs et couleurs se marient sous l’agréable son du cliquetis de l’eau des fontaines. Alors que tout autour gronde une circulation infernale, ici, au milieu d’une verdure luxuriante et recherchée, on fait une pause en respirant le calme. C’est M. Effel qui s’est chargé de la dernière construction des baraques en tolet qui abritent les célèbres boutiques. Chez Dimosthénis, on est marchand de fleurs de père en fils depuis 1800. Au jardin d’Edgar, on trouve des « plantes spécimens », des sachets de graines de fleurs à faire pousser soi-même dans son jar
din. Il y en a pour tous les goûts et tous les porte-monnaies : Rose d’Inde, Œillet de Poète, Pensée Noire, Pois de senteurs,…, graines pour le potager… Chez Meunil, on pénètre dans une serre qui protège les plantes exotiques, si fragiles sous notre climat, un peu trop tempéré ces derniers temps. On regarde, on admire, mais si on s’approche de trop, on risque de tomber à la renverse face aux prix annoncés de certains arbres. Chez Chantal, la poésie se conte en délicates touches de couleurs pastelles.
Rentrez dans les boutiques, vous y découvrirez des décorations pour jardin, souvent kitsch, avec des figurines de lutins, fées, naïades, lucioles et autres personnages merveilleux. De part et d’autres de la place, des kiosques où miniatures de la Tour Effel, plans de Paris et autres nous rappellent que ce lieu figure parmi les incontournables sites touristiques.
Milady