Il y a les romans où il fait froid et les romans qui nous font froid, il y a des pages en papier glacé qui nous laissent à notre torpeur et des pages toutes simples qui nous font grelotter. La Route de Mac Carthy fait partie de la seconde catégorie. On frissonne tout du long. On suit ce père et ce fils sur une route inconnue, cherchant désespérément à manger et de quoi se réchauffer, et comme eux, on sent nos extrémités refroidir. Il y a les congères qui n’en finissent plus, les calles humides de vieux bateaux, les forêts blanches et ces dialogues magnifiques. Aussi décharnés que la nature qui les entoure et tellement forts.
Ce qui frappe c’est la beauté de mots tout simples, auxquels on ne fait plus attention et que le fils répète quand son père lui explique… ce qu’il reste à expliquer : « d’accord » dit-il, et curieusement cela devient poétique, nu et essentiel… Et puis il y a ce pays qui ressemble à tous les pays, ce paysage chaotique qui fait échos à tous les pays en guerre, ces deux personnages qui, on le voudrait bien, ressemblent à tous les hommes, en plus beau peut-être.
S’il y a un livre à lire en cette période de grand froid c’est celui-ci, parce qu’il s’adapte à nos températures et parce qu’il fait réfléchir.
La Route de Cormac Mc Carthy, L'Olivier, 20 euros, Prix Pulitzer 2007.
Fée Carabine
Ce qui frappe c’est la beauté de mots tout simples, auxquels on ne fait plus attention et que le fils répète quand son père lui explique… ce qu’il reste à expliquer : « d’accord » dit-il, et curieusement cela devient poétique, nu et essentiel… Et puis il y a ce pays qui ressemble à tous les pays, ce paysage chaotique qui fait échos à tous les pays en guerre, ces deux personnages qui, on le voudrait bien, ressemblent à tous les hommes, en plus beau peut-être.
S’il y a un livre à lire en cette période de grand froid c’est celui-ci, parce qu’il s’adapte à nos températures et parce qu’il fait réfléchir.
La Route de Cormac Mc Carthy, L'Olivier, 20 euros, Prix Pulitzer 2007.
Fée Carabine
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