Le réveil sonne. Il est 7H30. On a perdu l’habitude de se lever à cette heure matinale, et cela même si notre maman adorée nous a prié de nous coucher tôt ces derniers soirs, justement pour reprendre l’habitude…du rythme de l’école. On est donc tous à peu près d’accord pour dire que le premier jour de la rentrée des classes, à 8h30 du matin, on est épuisé ; et n’en parlons pas des anxieux qui ont a peine dormi de la nuit, bien trop occupé à se faire, dans la tête, le film de la journée à venir. Qui n’a pas eu la boule au ventre en prenant son petit déjeuner, préoccupé par une seule et unique pensée : à quoi va ressembler ma classe. Pendant ce temps, maman chérie s’agite, un peu trop d’ailleurs. Son appréhension est palpable. Difficile à dire lequel des deux a la main la plus moite, le cœur le plus serré en se quittant devant la porte de l’école. Pas question de s’attendrir, ce serait un peu humiliant. On est grand, on a même pas peur. On va découvrir bientôt dans quel microcosme on va passer le reste de l’année. L’école est bien notre deuxième maison. Pour chacun de nous, elle est acquise. Le privilège qu’incarnait hier l’école apparaît aujourd’hui comme une obligation naturelle. D’ailleurs, qui n’a pas une fois, au cours de sa scolarité, juré sur Charlemagne, le prétendu créateur de l’école. Revenons sur l’histoire de cette institution, et voyons voir si notre cher Charlemagne mérite cette paternité.
Dans l’Antiquité, l’école est essentiellement réservée à l’instruction philosophique. Platon fonde l’Académie et Aristote, son élève, le Lycée.
En France, l’école a toujours existé, mais pas sous la forme que nous connaissons. C’est au cours de la renaissance carolingienne sous Charlemagne que se développe l’instruction des clercs.
Au VIIIe siècle, l’empereur souhaite renforcer la foi chrétienne afin de maintenir la paix et de rendre la justice. Cette évangélisation est véhiculée à travers une structure éducative : l’enseignement élémentaire naît avec l’apprentissage de la lecture, du calcul, du chant, mais pas encore de l’écriture. Charlemagne, lui-même homme lettré, ne sait pas écrire. Et c’est peut-être pour palier à cette lacune qu’il fait promulguer en 789 une loi sur l’instruction élémentaire : Qu'on rassemble non seulement les fils de condition modeste, mais les fils bien nés. Qu'on établisse des écoles pour l'instruction des garçons. Que dans chaque monastère, on enseigne les psaumes, les notes, le chant, le comput, la grammaire et qu'on dispose de livres bien corrigés. Désormais chaque évêché dispense un savoir gratuit aux jeunes laïcs de l’élite.
Dans la réalité, les pauvres attendront le XIXe siècle pour bénéficier du droit à l’éducation. Alors que l’instruction demeure sous l’hégémonie de l’Eglise, Napoléon pourvoit au développement de l’enseignement public en créant une institution scolaire autonome : l’Université. Déjà en 1833, la loi Guizot sur l’instruction impose l’entretien d’une école primaire par commune. Suit bientôt en 1850 la loi Falloux qui renforce la présence ecclésiastique dans l’administration scolaire.
C’est seulement en 1881 et 1882 que Jules Ferry fait de l’école primaire une institution laïque et obligatoire pour tous les garçons et filles âgés de 6 à 13 ans. Mais la grande nouveauté est la gratuité de l’école. L’enseignement religieux sort du programme éducatif. Il devient facultatif.
Pour cette rentrée scolaire, les réformes vont bon train. Désormais nos enfants connaîtront la semaine de 4 jours. Depuis le temps que nous réclamons le samedi matin de libre. Deux heures de soutien seront réservées aux élèves en difficulté, histoire de combler les lacunes à la source. Quelle est bonne cette idée.
Fée Milady
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