Richard Avedon, autoportrait, Provo, Otah, 1980
On connaît Richard Avedon pour avoir révolutionné la photographie de mode. Il bouscule les codes de l'expression figée dès 1945. D'abord Harper's Bazaar, puis Vogue et bientôt les couturiers eux-mêmes font appelle à son génie pour son sens artistique du mouvement, de la mise en scène singulière. Le mannequin passe d'objet statique à un personnage romanesque.
Divima avec les éléphants, Robe du soir par Dior, Cirque d'Hiver, Paris 1955
Mais ce new yorkais est avant tout un génie du portrait qu'il élève au rang d'art magistral : écrivains, peintres, danseurs, hommes politiques, tous ont été touchés par celui qui a fait du portrait une "opinion". Richard Avedon crée une nouvelle dimension :
"Un portrait n'est pas ne ressemblance. Dès lors qu'une émotion ou qu'un fait est traduit en photo, il cesse d'être un fait pour devenir une opinion. L'inexactitude n'existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d'elles n'est la vérité".
C'est le dépouillement de la composition avec l'utilisation d'un fond blanc qu'il utilise pour révéler les facettes les plus énigmatiques de ses modèles ; capter leur intensité psychologique. Et dans cet art, Richard Avedon est passé maître.
Marilyn Monroe, actrice, New York, 1957
Actuellement au Jeu de Paume se tient la toute première rétrospective française du photographe new yorkais. Ce sont 270 oeuvres qui retracent de 1946 à 2004 sa carrière spectaculaire: de la photographie de mode en passant par les portraits de nombreuses célébrités, on s'imprègne de la force brutale et radicale de son regard. Déjà cette mise en bouche a éveillé notre fibre photographique. On reste maintenant subjugué devant son oeuvre la plus atypique et géniale: In the American West (1979-1984) commandée par Amon Carter Museum de Fort Worth, dans le Texas. Des portraits de citoyens travailleurs de l'Ouest américain pris à la lumière du jour sur fond d'un papier blanc accroché au flanc d'un camion. Si Richard Avedon ne recherche pas la vérité, il a touché l'âme de ses modèles et dépassé définitivement la simple réalité superficielle.
Sandra Bennett, 12 ans,
Ronald Fischer, apiculteur, Davis, Californie, 1981
A VOIR DE TOUTE URGENCE,
RICHARD AVEDON, PHOTOGRAPHIES 1946-2004,
JEU DE PAUME, JUSQU'AU 27 SEPTEMBRE,
1 place de la Concorde-75008
01 47 03 12 50
le mardi de 12h à 21h (nocturne)
Du mercredi au vendredi de 12h à 19h
Samedi et dimanche de 10h à 19h
Plein tarif: 7 euros
Fée Milady
3 commentaires:
ca a l'air top !
OUI, OUI !!
J'ai adoré, c'est magnifique.
Enregistrer un commentaire