Du Prince de l’italien Nicolas Machiavel, nous ne connaissons que les mots qui en sont dérivés : le machiavélisme et machiavélique. Nous en concluons qu’il s’agit d’un traité politique particulièrement démoniaque.
Nicolas Machiavel doit certainement cette réputation à sa définition de la nécessité (necessità). S’imposant au prince, et le contraignant à manquer aux injonctions de la morale, elle a fait de Machiavel, quelque peu hâtivement, le père de la « raison d’État », soit le principe selon lequel le pouvoir politique s’autorise à déroger au droit établi ou à la morale. Pour un prince, pour obtenir et conserver le pouvoir, qu’importent les moyens si les fins sont justes ou devrais-je dire « nécessaires ». Le traité de Machiavel à l’usage des jeunes princes, vite censuré d’ailleurs, n’hésite pas à mettre la vertu au second plan. Le prince machiavélien se trouve souvent dans la nécessité de se montrer déloyal, inhumain… Dès le chapitre III, l’auteur explique l’impossibilité pour le prince nouveau de ne pas offenser ses sujets, la cruauté ou la déloyauté reposent sur l’exigence d’efficacité politique ou l’inclination naturelle de l’homme. Si Machiavel préfère partir d’une « réalité effective » plutôt que de ce qu’elle devrait idéalement être, sa politique paraît particulièrement cynique. Certaines questions se posent alors, la politique est-elle régit par des lois que nous ignorons ? La nécessité s’imposerait-elle à notre président lorsqu’il décide, envers et contre tous, d’assister au JO de Pékin ?
Le Prince de Nicolas Machiavel. "Folio classique" n°1113.
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